Les marchés financiers ont récemment connu leur pire semaine depuis la fameuse dégringolade de 2008. Les crises font « vendre de la copie », les médias s’emballent, c’est la catastrophe. Vous ne pourrez peut-être plus prendre votre retraite comme prévu. Est-ce bien le cas?
Pour répondre à cette question, il faut notamment regarder le passé. S’il est vrai que le coronavirus s’en prend à votre retraite au point où celle-ci est menacée, c’est que votre portefeuille de placements ne correspond simplement pas à votre profil d’investisseur.
Si vous acceptez de prendre la « chance » d’investir dans les marchés, c’est que vous acceptez le fait qu’il peut y avoir des crises à l’occasion. Si vous n’êtes pas capable de tolérer ces crises, vous n’auriez pas dû investir dans les marchés en premier lieu. Point à la ligne.
Arrêtons de capoter avec ces fluctuations de marchés! Il y en a toujours eu et il y en aura toujours. Certaines sont plus importantes, durent plus longtemps (ou mettez le qualificatif que vous voulez), mais les marchés se redressent toujours.
Regardez le graphique suivant et dites-moi que votre retraite est menacée avec la correction de la semaine dernière, dans le cercle rouge. Et ça, c’est dans le cas où votre portefeuille est investi à 100 % en actions (canadiennes). Si tel est le cas, j’espère que vous étiez au courant des fluctuations possibles…
À la fermeture des marchés jeudi, l’indice de référence des actions canadiennes, le S&P/TSX, clôturait à son niveau du 1er novembre dernier. Au plus récent creux, celui du 28 février, l’indice était tombé au niveau où il se trouvait le 28 août dernier.
Une autre façon de voir les choses est de se dire que votre portefeuille a fait du « sur place » depuis ces dates passées. Ce n’est pas une catastrophe. D’autant plus que vous avez dû faire un rendement très élevé en 2019. Tout le monde en a fait…
Non. Pour votre retraite, il faut regarder les choses avec une perspective de plus long terme que les derniers jours ou les dernières semaines. Regardez la progression du graphique.
Un montant de 1 000 $ investi le 1er janvier 1985 vaut, en date du 5 mars 2020, 6 379 $ selon le rendement de l’indice. Quand même pas mal. Est-ce que ce graphique a l’air de ne pas toujours monter?
Si votre portefeuille est investi 100 % en actions canadiennes – ce qui n’est généralement pas l’idée du siècle – votre progression devrait ressembler à celle de ce graphique.
Par contre, il y a les frais de gestion et les statistiques qui disent qu’un faible pourcentage des gestionnaires battent l’indice après leurs frais. Je dois vous le concéder. C’est son mandat, à votre gestionnaire, de battre « quelque chose », peut-être un indice de référence, peut-être ses pairs, mais il doit le faire. S’il ne remplit pas ce mandat, peut-être devriez-vous envisager à déplacer vos billes. Si vous gérez vous-même vos investissements, le marché canadien devrait vous donner une bonne indication de votre performance à titre de « gestionnaire ».
Non, si la dernière secousse vous donne la trouille pour votre retraite, vous n’êtes peut-être pas fait pour investir dans le marché des actions.
De plus, vous ne devriez pas avoir besoin de toucher à votre argent investi à la bourse après une baisse de marché. Une planification adéquate réserve de l’argent pour les retraits sans avoir à décaisser des montants importants lorsque la bourse éternue.
Parlant d’éternuements, à votre place, je craindrais plus les ravages du virus sur votre santé que sur votre portefeuille.
Bonne protection!